D'après Albert du Roy

 

'Nous avons gagné, et maintenant les problèmes commencent ?"


Il est 19h10, le dimanche 10 mai 1981, à l'hôtel du Vieux-Morvan, à Château-Chinon. François Mitterrand, vingt et unième président de la République française, a glissé la question à l'oreille de son vieil ami Guy Ligier avant de s'isoler dans sa chambre.

 

De fait, un réel monarque prend la direction de la France. Quelques rappels parmi tant d'autres:

 

Durant les quatorze années de son règne, le pouvoir personnel est renforcé, magnifié, sublimé. Les socialistes s'en amusent: «Avant, nous l'appelions déjà président. Aujourd'hui, c'est Dieu…» Le chef de l'État n'est responsable devant personne. Ni le coup des Irlandais de Vincennes, ni les écoutes téléphoniques, ni l'attaque sanglante du Rainbow Warrior ne lui seront reprochés. En même temps, les prérogatives de la représentation nationale demeurent réduites à la portion congrue: le président peut engager les forces armées sur les théâtres extérieurs - par exemple dans l'ex-Yougoslavie - sans solliciter un vote du Parlement. Il peut élargir la Communauté européenne à de nouveaux arrivants, l'Espagne, le Portugal.

Le jour même de son entrée à l'Élysée, Mitterrand donnait le signal d'une chasse aux sorcières en commençant par les ci-devant de l'audiovisuel. Plusieurs avaient été cloués au pilori pendant la campagne. On commença par Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel: tous deux jetés à la rue, puis réintégrés avec le même éclat à la fin du règne. Pris de remords, le chef de l'État fit même du premier son interviewer favori.

 

Quel homme aujourd'hui pourrait aujourd'hui faire de même sans s'attirer les foudres des médias et de la population?

Que les nostalgiques les tonton-maniaques et autres anti-sarko se souviennent et nous expliquent?

Le sage persan écrivait "L'oubli n'efface pas le péché"


Tag(s) : #politique

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